Trophée Banque Privée au Golf de Chiberta

Trophée Banque Privée au Golf de Chiberta – le 21 septembre 2019

Pour la troisième année consécutive et forte du succès des deux premières éditions, la Banque Privée organise son trophée de golf à Anglet le 21 septembre 2019 au golf de Chiberta. Au programme de cet événement privé : échanges, convivialité et originalité. Les compétiteurs se mesureront en Stableford sur le parcours de 18 trous. Les meilleurs golfeurs seront tout naturellement récompensés lors de la remise des prix qui se prolongera par un cocktail dinatoire.


Rencontre avec Marc Briand, Head of Fixed Income, Mirova

Rencontre avec Marc Briand, Head of Fixed Income, Mirova

 Mirova est l’un des pionniers de l’investissement responsable en France. Avec plus de 10 milliards d’euros d’encours sous gestion, il séduit des investisseurs toujours plus nombreux, grâce à un processus de sélection des actifs extrêmement rigoureux. Une preuve que l’asset management peut appliquer des critères exigeants en matière d’investissement responsable tout en visant la performance.

 

En quoi consiste une approche socialement responsable en matière de gestion d’actifs ?

L’investissement socialement responsable (ISR) regroupe des pratiques encore très variées dans le secteur financier. Les gérants n’adoptent pas tous le même niveau de contraintes, n’appliquent pas tous le même degré de sélection dans les valeurs. Chez Mirova, la société de gestion affiliée à Natixis Investment Managers dédiée à l’investissement durable, nous pratiquons un investissement socialement responsable de conviction. Pour cela, nous nous sommes fixés des objectifs clairs  : l’ensemble de notre gestion est alignée sur un scénario de réchauffement climatique de +2 °C. Quant à nos portefeuilles obligataires, ils respectent un scénario +1,5°C. La gestion « classique », ou légèrement teintée d’ISR, reflète quant à elle un scénario moyen de +3,5°C à + 4°C. Nous sommes en mesure de prouver que nous menons une gestion de conviction ce qui, aujourd’hui, est un enjeu de crédibilité pour le secteur.

 

Quel est le poids de la collecte ISR au sein du secteur de la finance ?

Elle est encore minoritaire, mais en croissance forte. Celle-ci est notamment soutenue par la gestion privée et le family office. Les investisseurs sont, en effet, de plus en plus nombreux à vouloir donner du sens à leurs placements, notamment la génération dite des millenials. La tendance est également forte dans des pays comme le Canada, les Pays-Bas, la Suisse, la Belgique, le Luxembourg ou l’Irlande. Leurs acteurs bancaires n’hésitent pas à se tourner vers notre expertise.

 

L’investissement responsable est-il un argument marketing ou un changement en profondeur du secteur de la finance ?

La crise des subprimesa marqué le monde de la finance car chaque acteur, à son niveau, portait un degré de responsabilité. Il en a découlé une prise de conscience et une volonté réelle de financer un monde plus durable. Il est vrai que les pratiques en matière d’ISR demeurent encore hétérogènes, mais les mentalités ont évolué, que ce soit du côté des investisseurs particuliers ou des établissements financiers. Beaucoup de banques ont ainsi noué des partenariats avec Mirova, pour être en mesure de proposer une offre ISR à leurs clients.

 

Comment cette approche responsable se traduit-elle dans votre sélection de valeurs et votre gestion ?

Nous avons une équipe de plus de 100 experts, dont 10 analystes ESG, qui effectuent une analyse absolue de chaque actif, selon un principe risques/opportunités. Nous analysons les pratiques des entreprises face aux enjeux du développement durable, de la gouvernance, notamment sous le prisme des principes fixés par les Nations-Unies. Nous évaluons également leurs émissions carbones, y compris les émissions évitées, dans une approche cycle de vie -l’approche la plus complète-, afin de juger si la société s’inscrit dans le scénario de réchauffement climatique soutenable selon la communauté internationale. Nous appliquons cette méthode à tous les types d’actifs, et la conjuguons avec une approche financière traditionnelle.

Sur le marché obligataire, nous privilégions les émissions vertes des entreprises, des agences, régions ou des Etats. Sur nos 2 milliards d’euros d’encours obligataires, les obligations vertes et sociales pèsent 1,2 milliard.

En termes de stratégie, nous investissons en analysant les grandes transitions qui vont restructurer le monde, comme le vieillissement de la population, la digitalisation…  Nous sélectionnons les entreprises bien positionnées par rapport à ces transitions, celles qui ont un business modelinnovant.

Nous nous impliquons ensuite auprès des entreprises dans lesquelles nous avons investi. Nous les encourageons à modifier leurs pratiques, pour aller vers un modèle toujours plus durable et responsable.

 

Tous les secteurs d’activité peuvent-ils être présents dans un fonds ISR, même ceux qui semblent en opposition avec l’idée même d’investissement responsable ?

Cela dépend des exigences des fonds. Certains, sur le marché, se contentent d’une approche « best in class », qui consiste à prendre le moins mauvais acteur d’un secteur, y compris de ceux qui n’apportent pas de solutions aux enjeux du développement durable comme le secteur pétrolier.

Nous avons choisi une approche « best in universe ». Nous n’hésitons pas à exclure des secteurs entiers, si nous ne les jugeons pas compatibles avec nos objectifs en matière d’ISR. Voilà pourquoi aujourd’hui, nous n’avons aucune valeur pétrolière dans nos fonds car aucun groupe n’a été assez loin dans sa transition vers les énergies renouvelables. Nous excluons également d’emblée les secteurs qui ne sont pas éthiques, comme le jeu ou le tabac. Sur le segment obligataire, 26 % des émetteurs sont ainsi exclus de notre univers d’investissement.

 

L’approche ISR est-elle aussi performante que les autres types de gestion d’actifs ?

La performance a vocation à être en ligne ou supérieure avec celle de la gestion classique, mais présente une plus forte volatilité. Sur un horizon de moyen terme, de 3 à 5 ans, l’ISR permet d’éviter d’une part les cygnes noirs, comme les entreprises qui se retrouvent à gérer des procès coûteux et dont le cours de bourse s’effondre ou des produits que ne correspondent pas aux enjeux du développement durable. D’autre part favorise les entreprises gagnantes de demain, dont les cours, à l’inverse, s’apprécient sur la durée.

Côté obligataire, ce principe est également à l’œuvre. Nous avons, par exemple, en portefeuille le producteur d’électricité Energia de Portugal. Il a réorienté sa stratégie vers le solaire et l’éolien il y a déjà plusieurs années. Cela lui a fait gagner des parts de marché. Il y a un an et demi, sa note a été relevée par Moody’s. L’émetteur est passé de la catégorie high yield(haut rendement) à investment grade(première qualité), créant de la valeur pour le porteur de dette. Quant aux obligations vertes et sociales, elles procurent le même rendement que les titres classiques. Nous sommes convaincus que cette gestion ISR performante, centrée sur le développement durable, a vocation à se développer.


Festival Climax

Festival Climax du 5 au 8 septembre 2019 à Bordeaux

Le Climax Festival est un Festival de musique, d’arts et de culture sur fond d’écologie à Bordeaux. Le fil rouge du festival ? L’Eco-responsabilité et le développement durable avec au programme des conférences et débats organisés par des associations, des activistes et des organisations déterminées à réduire les effets de notre mode de vie sur l’environnement. Pour cette 5èmeédition, l’éco-mobilisation CLIMAX invite à réfléchir sur la protection de l’Amazonie, des forêts et sur la reconnaissance des cultures qu’elles font vivre. Plus de renseignements :  https://climaxfestival.fr/


Trading news

Nous avions débuté l’année en surexposant nos portefeuilles aux marchés actions, en raison  notamment des faibles niveaux de valorisation alors en vigueur et en anticipation d’un éventuel accord commercial entre les États-Unis et la Chine, qui ne règlerait toutefois pas le problème de fonds opposant les deux superpuissances. Au terme du premier trimestre, alors que les marchés avaient déjà bien rebondi, nous avions alors décidé de sous pondérer les actions dans nos portefeuilles, réagissant à l’annulation par la Fed des deux hausses de taux jusqu’alors programmées. Si les marchés sont restés stables dans les semaines qui ont suivi, la guerre commerciale, relancée en mai à l’initiative de Donald Trump, a finalement interrompu la dynamique haussière alimentée par le revirement des politiques monétaires de la Fed et de la BCE.

 

 

Taux négatifs

Au terme d’une phase de baisse contenue, les valorisations des actions sont revenues en ligne avec le niveau de croissance anticipé, faisant ressortir un multiple de 17 fois les profits 2019 aux États-Unis et de 13 fois en Europe. En revanche, les marchés obligataires laissent transparaître une image plus sombre, l’évolution des taux traduisant un pessimisme exacerbé. En Europe, la majeure partie de la courbe a glissé en territoire négatif tandis qu’aux États-Unis, les investisseurs ont, en quelques mois, fait évoluer leurs anticipations de deux hausses du taux de refinancement à un échéancier incluant dorénavant deux baisses. Si l’inflation reste en deçà de 2%, la situation peut sembler paradoxale dans la mesure où les chiffres de croissance trimestrielle ressortent régulièrement proches de 3% en rythme annualisé.

 

Des indicateurs économiques qui divergent

Toutefois, certains indicateurs prédictifs de récession sont apparus outre-Atlantique, à l’instar de l’inversion de la courbe des taux ou encore l’érosion des pics de marges et de l’effet richesse liée à la correction boursière. Mais, à la différence des précédentes alertes, les signaux restent diffus, sans véritable catalyseur comme ce fut le cas, par exemple, avec la chute du prix du pétrole et la concentration du risque autour des émetteurs obligataires spécialisés dans les gaz de schiste. La lisibilité de l’environnement économique est brouillée par la divergence entre des indicateurs industriels qui se dégradent au point de traduire un état proche de la récession et des perspectives beaucoup mieux orientées sur les services, la construction et la consommation. Cette situation s’explique en partie par  la guerre commerciale mais également par la volonté de la Chine de calmer sa machine industrielle et de piloter le ralentissement structurel de son économie.

 

Un calendrier favorable à un accord commercial

Si les marchés ont été surpris par la volonté de Donald Trump de relancer les hostilités avec le gouvernement chinois, le timing des déclarations n’avait rien de surprenant. Le président américain a profité d’une popularité au plus haut et d’indicateurs économiques solides pour asseoir sa rhétorique protectionniste, qui reste une thématique électorale porteuse aux États-Unis. La remontée de ce risque géopolitique est désormais partiellement intégrée par les marchés. L’affrontement entre les États-Unis et la Chine est ainsi appelé à perdurer mais plusieurs éléments plaident pour un compromis favorable à Donald Trump et Xi Jinping. Il pourrait se dessiner au cours des prochaines semaines qui verront s’enchaîner plusieurs échéances importantes comme le sommet du G20 des 28 et 29 juin à Osaka et la célébration des 70 ans de la République Populaire de Chine le 1eroctobre, que les autorités ne souhaitent pas assombrir.

En résumé, comparativement à la même période de l’année passée, l’économie américaine ne semble pas manifester plus de signes d’essoufflement même si le cycle de croissance est devenu plus mature. Sur le plan microéconomique, les analystes ont déjà procédé à des révisions baissières à la suite du repli des marchés intervenu en fin d’année dernière, et les perspectives actuelles apparaissent crédibles. En outre, les fonds d’actions traditionnels conservent toujours d’importants volants de liquidités qui pourraient augurer d’un repositionnement à venir plus franc sur les marchés.

 

Vers une baisse des taux de la Fed ?

Les mois à venir seront notamment animés par la perspective d’une politique monétaire à nouveau plus accommodante alors que la principale nouvelle qui avait provoqué la hausse des marchés en début d’année était justement la « capitulation » des banques centrales, en particulier celle de la Fed, qui avait poussé les marchés à acter en fin de premier trimestre le statu quo monétaire pour les mois à venir.Si Jerome Powell, le patron de la Fed, n’a pas mentionné explicitement une baisse des taux directeurs à l’occasion de son discours sur les orientations de long terme de l’institution monétaire, tous les observateurs ont bien saisi le sens des prochaines mesures dans la mesure où il a mentionné des risques plus élevés au sujet de la croissance économique américaine tout en insistant sur le faible niveau actuel de l’inflation et sur le nouveau fléchissement des anticipations à moyen terme de cette même inflation. Alors que l’intervention de mars mettait en exergue la notion de pause, celle de début juin rejoint les propos tenus, entre autre, par le président de la Fed de Saint Louis, évoquant la probabilité d’une baisse dès juillet.

 

Allocation de portefeuille : retour à la neutralité

Après les déclarations de Donald Trump ayant provoqué la reprise de la guerre commerciale avec la Chine, nous avions anticipé que la consolidation à venir des marchés n’effacerait pas tous les gains générés par le mouvement haussier du début d’année dans la mesure où le principal catalyseur, qui était le changement d’orientation fondamentale des banques centrales comparativement à 2018, n’était pas remis en cause. Nous avons donc profité du creux de début juin pour faire passer l’allocation de nos portefeuilles de sous-pondérée à neutre, en reprenant du risque sur les marchés actions, plus particulièrement ceux de la zone euro et de la zone américaine.

 

Achevé de rédigé le 20/06/2019

 

Le présent document a un caractère purement informatif. Il ne saurait constituer un conseil en investissement ni une quelconque recommandation personnalisée. Il a été réalisé sur la base de données financières et/ou conjoncturelles valables à un instant donné et émanant de sources extérieures à VEGA Investment Managers, dont elle ne saurait garantir la parfaite exactitude. La responsabilité de VEGA Investment Managers ne saurait être engagée à quelque titre que ce soit en raison des informations contenues dans le présent document. Il est rappelé qu’avant toute décision d’investissement/désinvestissement, il appartient à l’investisseur de s’assurer, auprès de ses conseils juridiques, fiscaux, financiers, comptables et tous autres professionnels compétents, que l’investissement/désinvestissement envisagé est conforme à ses besoins, au regard notamment de sa situation financière, juridique, fiscale ou comptable et de ses objectifs d’investissement. Préalablement à la souscription, nous vous invitons à prendre connaissance du document d’information clé pour l’investisseur (DICI) de ces fonds, remis par votre interlocuteur habituel.

 


La finance pour créer de la valeur durable

Ambitieux, les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique sont également coûteux. La transition énergétique demande des investissements que les pouvoirs publics ne peuvent assumer seuls. Dès lors, depuis quelques années, la finance s’est imposée comme vecteur de nouvelles sources de financement. Innovante, elle a développé des outils capables d’orienter les flux de capitaux vers des projets durables. Et si le bien commun y gagne, l’appétence des investisseurs pour ces produits d’investissement démontre bien leur intérêt.

Lutte contre le réchauffement climatique, développement durable : derrière ces termes génériques se cachent des besoins concrets, tels que la construction d’infrastructures, la transformation des entreprises, la préservation de la biodiversité, l’éducation des populations. Des projets économiques, environnementaux et sociaux, qui nécessiteraient entre 1 900 milliards et 9 600 milliards de dollars d’investissements annuels d’ici 2050, selon l’Environmental Impact Assessment de l’UNEP (United Nations Environmental Program).

Si les besoins sont colossaux, les moyens d’y répondre demeurent complexes. Le financement public joue un rôle évident, mais forcément insuffisant. Toutefois, un intermédiaire s’avère nécessaire entre les acteurs privés et les tenants des projets, dont la taille, la nature et la localisation varient très fortement.

Le secteur financier s’est emparé de cette problématique et endosse désormais ce rôle d’intermédiaire. Il conçoit des produits d’investissement destinés à financer des projets durables. Certains sont déjà bien installés dans le paysage, tandis que d’autres émergent, dessinant ainsi les contours d’une finance nouvelle, tournée vers l’avenir. Ce sont autant d’opportunités qui s’ouvrent pour les investisseurs, tant pour placer leurs capitaux que pour donner un sens à leur investissement.

 

Plébiscite pour les obligations vertes

En mai dernier, pour la première fois, un état noté AAA a émis des obligations vertes (green bonds) sur le marché. Véritable succès, l’opération a permis aux Pays-Bas de lever 6 milliards d’euros sans difficulté, la demande auprès du Trésor néerlandais ayant atteint 21 milliards d’euros.

Cette émission démontre à quel point les obligations vertes sont désormais un produit d’investissement connu, maîtrisé et apprécié.

Une obligation verte obéit au même principe qu’une obligation classique ; elle consiste à lever de la dette auprès des marchés. La différence majeure apparaît dans l’emploi des sommes empruntées. Une obligation verte s’accompagne d’un engagement de la part de l’émetteur, celui de consacrer les montants levés à financer un projet lié à la transition écologique. Un rapport sur l’utilisation des capitaux doit être publié chaque année.

À l’origine, en 2007, la Banque Européenne d’Investissement et les agences de développement sont, sans surprise, les premières à avoir recours aux emprunts verts. Elles sont rapidement suivies par les collectivités territoriales, sur un marché encore confidentiel. Les entreprises, puis les États, s’emparent, à partir de 2013, de ce nouvel outil.

Côté entreprises, des groupes internationaux du secteur énergétique, du BTP, des télécommunications ou du secteur bancaire, ont ainsi émis des obligations vertes. Côté pays, l’Europe demeure le fer de lance des émissions. La France est ainsi le deuxième émetteur mondial après la Chine et devance les Etats-Unis.

Les obligations vertes et sociales connaissent un regain de vigueur depuis le début de l’année, avec plus de 70 milliards d’euros placés, dont 80 % dédiés aux obligations vertes. Désormais, les obligations vertes en circulation dans le monde représentent 900 milliards de dollars, selon l’ONG britannique Climate BondsInitiative. Elles disposent d’un fort potentiel de croissance au regard du marché obligataire traditionnel, qui pèse 90 000 milliards de dollars.

Ce succès s’explique par la portée environnementale du financement. Le souscripteur a l’assurance de financer un projet lié à la transition écologique. Les Pays-Bas prévoient ainsi de financer, entre autres, avec leur récente levée de fonds des ouvrages de protection contre les inondations.

 

Déclinaisons thématiques

Gérer la transition énergétique ne saurait se cantonner au seul aspect environnemental. Les projets sociaux sont également essentiels, au point de leur dédier un véhicule de financement spécifique. Devant le succès des obligations vertes, leur principe a été décliné au travers d’obligations sociales (social bonds).

Ici, l’investisseur a l’opportunité de financer des projets tels que le retour à l’emploi, l’accès à l’eau, la santé publique, l’alphabétisation, l’amélioration de la vie des communautés… en bref, tout ce qui a trait au social. Les collectivités locales sont, à juste titre, parmi les premières intéressées par un tel outil financier. Mais les entreprises y ont aussi rapidement adhéré.

Danone a été la première société à se lancer, en levant 300 millions d’euros pour financer la recherche sur la nutrition, l’aide à une agriculture responsable et l’émancipation des populations. Encore une fois, les acteurs européens figurent parmi les plus actifs sur ce marché, mais les émissions remportent un succès croissant, auprès d’investisseurs asiatiques notamment.

La réussite des social bonds (le terme anglo-saxon est couramment employé, même en France) tient à la transparence de l’émetteur, qui doit rendre des comptes sur l’emploi des capitaux levés. Les financements envisagés sont détaillés lors de l’émission, puis l’émetteur doit ensuite informer de l’avancée des projets, au travers d’évaluations et rapports.

Avec 8,8 milliards d’euros d’encours fin 2017, le marché dessocial bondsest encore bien inférieur à celui des obligations vertes, mais poursuit sa croissance. En 2016, il plafonnait à 2,1 milliards de dollars.

Enfin, petit poucet sur le segment des obligations assorties d’objectifs, les obligations durables, ou sustainable bonds, conquièrent petit à petit les investisseurs. Il s’agit encore d’une niche, mais ces obligations destinées à financer des projets à la fois environnementaux et sociaux séduisent un public en quête d’un placement estampillé ESG (environnement, social, gouvernance). Les encours ne pesaient que 30 milliards d’euros fin 2018, mais avaient grimpé de 35 % au cours de l’année.

 

Le crédit à impact positif, promis à un bel avenir

Acteurs du développement durable et banques s’enthousiasment pour la dernière innovation du monde financier. Le crédit à impact positif (positive incentive loansou sustainability loansen anglais) est une solution élaborée pour encourager tant les entreprises que les établissements bancaires à financer des projets à visée durable. Avec des atouts pour séduire chacun.

Côté emprunteur, le principal avantage du crédit à impact positif est son taux. Il est indexé sur des critères environnementaux, sociaux ou de gouvernance. Ici, ce n’est pas un projet précis que l’entreprise présente pour obtenir un financement. Elle est jugée sur son respect de critères extra-financiers. Pour faire simple, meilleures sont les pratiques ESG de l’entreprise, plus la banque lui accorde un taux intéressant. Des critères extra-financiers spécifiques déterminés par la banque et l’emprunteur sont évalués. Si les objectifs sont atteints, la banque accorde un bonus à l’emprunteur, un malus dans le cas contraire. L’entreprise peut également recevoir une injonction à modifier ses pratiques.

La portée incitative d’un tel produit est importante. L’intérêt financier, au travers d’un taux variable, encourage l’entreprise à une transformation durable. L’inconvénient majeur est que seules les sociétés déjà bien avancées en matière de pratiques ESG peuvent se lancer dans un tel engagement.

Les banques, quant à elles, y voient un moyen de réduire leurs risques. L’intégration de critères extra-financiers contribue en effet à améliorer le profil de risque de l’emprunteur. La transformation des entreprises autour d’un mode de fonctionnement durable peut également s’avérer être un avantage compétitif, un gage de pérennité.

 

Le secteur financier a su faire preuve d’innovation en concevant des produits dédiés au financement de la transition énergétique et créateurs d’une valeur durable. Une proposition qui fait écho à un besoin réel, pour ne pas dire urgent, et qui séduit tant les entités publiques que les entreprises. Ils répondent aussi à une véritable demande de la part des investisseurs, car permettent de conjuguer rendement, sécurité et objectifs extra-financiers. La France, et plus largement l’Europe, sont à la pointe de cette finance tournée vers la construction d’un avenir commun.


Verdir la finance : les banques centrales passent à l’action

Verdir la finance : les banques centrales passent à l’action

 

En décembre 2017, une poignée de banquiers centraux et superviseurs s’emparaient de la question du réchauffement climatique. À l’occasion du One Planet Summit, ils lançaient le réseau des banques centrales et superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS, Network for Greening the Financial System). Preuve de son importance, le réseau n’a depuis cessé de s’étoffer. Il compte désormais 36 membres et 4 observateurs issus des cinq continents. Dernières arrivées en date, les instances financières suisses. La France, quant à elle, est représentée par l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) et la Banque de France, secrétaire du NGFS. Alliés dans la lutte pour une finance verte, les banquiers et superviseurs du NGFS livrent leurs recommandations pour une transition vers une finance durable et appellent à une action collective.

 

Une réponse urgente

La mobilisation croissante du secteur financier en faveur du climat se justifie par la hauteur des enjeux. Franck Elderson, président du NGFS et représentant de la Banque centrale néerlandaise, rappelle ainsi que « si nous nous alignons sur les 1,5 degrés de réchauffement prévus par l’accord de Paris, nous devrons gérer de très nombreux risques de transition. Si nous nous alignons vers les 4 degrés, alors ce sont les risques physiques liés aux catastrophes en série que nous devrons gérer ! »

Parmi ces risques figurent la destruction de terres agricoles, de villes et d’infrastructures et les répercussions sur les économies des pays touchés, sur la productivité mondiale, les ressources disponibles, les échanges commerciaux… Sans oublier, bien entendu, les conséquences sur la santé des individus ainsi que la faune et la flore. Autant de transformations au coût financier élevé.

Les pertes couvertes par les assurances, corrigées de l’inflation, ont ainsi été multipliées par cinq au cours des trente dernières années, alertent dans une tribune commune en date du 17 avril dernier les gouverneurs des banques centrales d’Angleterre et de France. L’avenir des entreprises est également en jeu : « si certaines entreprises et certains secteurs ne parviennent pas à s’adapter à ce nouveau monde, elles ne pourront pas subsister », affirment ainsi les auteurs de la tribune, qui invitent à « verdir le système financier ».

Pour y parvenir, la réponse doit être collective. Aux côtés des pouvoirs publics, le NGFS n’entend pas se contenter d’un rôle passif, mais bien proposer des initiatives concrètes, capables de réallouer les flux de capitaux et de participer à la construction d’une finance durable. Avec des chances de succès, puisque si le NGFS est avant tout « une coalition des volontés », comme le dit François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France, son poids n’en est pas moins conséquent. Les pays que représentent ses membres pèsent 44 % du PIB mondial et sont responsables de 45 % des émissions de gaz à effet de serre. Ils supervisent également deux tiers des institutions financières d’importance systémique, qu’ils s’agissent de banques ou d’assurances.


Baromètre

Vaches et rendements dans la nature

Evadés, les bovidés ? Plus qu’une simple fugue de vaches, il semble qu’investisseurs et AMF (Autorité des Marchés Financiers) soient en train de lever le voile sur une arnaque, dont l’ampleur n’est pas encore connue. Des investisseurs ont en effet investi dans des cheptels, à raison de 1 500 euros à 5 000 euros par vache. En retour,  la promesse d’un rendement compris entre 8 % et 10 %. Une proposition sans doute trop belle pour être honnête : les plaintes contre ces placements proposés via des plateformes se multiplient auprès de l’AMF. Loin d’être vivants, ces cheptels ne seraient que virtuels, tout comme les gains promis aux investisseurs.

 

Super héros pour super causes

« Avengers Endgame » est bien plus qu’un blockbuster. En phase de devenir le plus gros succès du box-office mondial,il clôt aussi une saga Marvel longue de 22 films, sortis sur 11 ans. Des longs-métrages qui n’ont pas pour seul point commun de conter les combats de super héros. Reflets des grands débats, pour ne pas dire dérives, de notre société, les films Marvel ont ainsi dénoncé les vendeurs d’armes, la course à l’armement des Etats, les méthodes violentes de l’armée ou encore la surveillance des citoyens. Ils ont également alerté sur les dangers de l’intelligence artificielle et de l’isolationnisme. Et encouragé l’émancipation des femmes et des minorités. Il ne fallait pas moins de 22 opus pour un programme aussi vaste.

 

Briser le plafond de verre

Les fonds d’investissement se veulent plus éthiques. Pour cela, quoi de plus simple que de mettre en à l’honneur des critères de sélection environnementaux. Mais il est un thème encore peu promu : celui de la parité. Certes, des efforts sont faits pour féminiser les organes de direction des entreprises. Le plafond de verre, qui empêche les femmes d’y accéder en grand nombre, demeure toutefois encore une réalité. Les sociétés d’investissement Mirova et Nordea AM ont donc décidé de promouvoir les entreprises vertueuses en matière de parité et de leur dédier chacune un fonds d’investissement. De quoi mettre en lumière les meilleures performances obtenues par les bons élèves de la parité, comme la recherche l’a déjà fait.


Édito Juin 2019

Offrir un accompagnement haut de gamme, sur mesure et personnalisé aux dirigeants de PME et aux familles dont le patrimoine est constitué depuis plusieurs générations : telle est l’ambition de la Banque Privée de la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes. Découvrez l’édito de Gil DROUADAINE.

 

MAKE OUR PLANET GREAT AGAIN

En réaction à l’annonce de Donald Trump de retirer les États-Unis d’Amérique des accords de Paris, le 1erjuin 2017, Emmanuel Macron, fraichement élu Président de la République Française, détournait le slogan de campagne du candidat à la Maison-Blanche Make America Great Again, en Make Our Planet Great Again.

Il s’agissait alors d’un message politique fort. L’objectif était de mettre notre pays au cœur de la bataille pour le climat ; d’appeler toutes les forces scientifiques, économiques et intellectuelles à rejoindre la France dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Deux ans plus tard, force est de constater que la bataille est loin d’être gagnée. La probabilité du scenario d’un réchauffement climatique contenu à 1,5 degré, ou même 2 degrés, semble s’éloigner.

On ne peut toutefois nier la nette prise de conscience de toutes les composantes de nos sociétés sur les risques que nous encourons. Celle-ci s’accompagne d’une prise de responsabilités et conduit à l’émergence de nouvelles initiatives.

Dans ce cadre, le secteur financier est appelé à jouer un rôle majeur pour accompagner la transition en cours. Les acteurs qui le composent, régulateurs et superviseurs, établissements bancaires, assureurs, gérants d’actifs…, doivent être parties prenantes de ces évolutions.

En orientant les flux de capitaux, en sélectionnant les projets qu’ils financent, en stabilisant le système financier, ils participent à la transition écologique et sociale en cours, la facilitent. À leurs côtés, l’implication des investisseurs est également essentielle.

En tant que banquier privé, notre travail consiste à accompagner nos clients dans l’ensemble de leurs besoins et réflexions patrimoniales. Nous leur permettons de réaliser leurs choix d’investissement en fonction de critères financiers, mais aussi extra-financiers. Car, outre réduire le risque de leurs investissements sur le long terme, ils donnent ainsi du sens à leurs placements et participent à l’élaboration d’un avenir durable.