Save the date

Petit-déjeuner entre professionnels

Moment d’échanges et d’information à destination des conseils de nos clients (avocats, notaires et experts comptables). Compte tenu du contexte actuel, ce petit-déjeuner sera sous la forme d’une vidéoconférence aux dates suivantes :

  • Mardi 16/03/2021 : BORDEAUX 
  • Jeudi 18/03/2021 : BIARRITZ 
  • Mardi 23/03/2021 : LA ROCHELLE 

2020 : Retour sur les temps forts d’une année pas comme les autres

Alors que l’année 2020 démarrait sous les meilleurs auspices avec la signature de l’accord commercial sino-américain et des indicateurs économiques bien orientés, la propagation de l’épidémie de coronavirus hors de Chine et les mesures de confinement imposées par les gouvernements ont soudainement entraîné les actifs risqués dans une spirale baissière sans précédent. Près d’un tiers de la capitalisation boursière mondiale a ainsi fondu en un seul mois (de mi-février à mi-mars) ; les rendements des emprunts d’Etat, jouant pleinement leur rôle de valeurs refuge, ont alors chuté : les taux à 10 ans allemand et américain ont respectivement atteint fin mars -0,47% et 0,67%.

Dans cet environnement, Banques Centrales et gouvernements n’ont cessé d’intervenir pour soutenir l’économie et éviter que ne survienne une crise financière comme en 2008.

Aux Etats-Unis, la Fed, après avoir brutalement abaissé le niveau de ses taux directeurs à 0%, a décidé d’acheter de façon illimitée les bons du Trésor américains et d’injecter massivement des liquidités. L’institution a également annoncé un plan de 2.300 Mds$ pour soutenir le marché des emprunts des collectivités locales, celui des obligations d’entreprises, y compris des titres à haut rendement et mal notés, ou encore celui du crédit aux petites et moyennes entreprises. Enfin, elle a fait du « retour au plein emploi » l’objectif premier de sa nouvelle stratégie, en acceptant même que l’inflation puisse désormais dépasser la cible des 2% avant d’envisager de remonter ses taux directeurs.

En zone Euro, la BCE a de son côté décidé un programme temporaire d’achats d’urgence de titres de dette publique et privée dont le montant a été relevé à 1350 Mds€ en fin d’année et laissé entendre qu’elle pourrait désormais racheter, sans limite, la dette d’un pays périphérique qui serait en difficulté (contre 33% maximum initialement).

Sur le plan budgétaire, les investisseurs ont salué les initiatives de relance prises à travers le monde et notamment par les pays membres du G20. Mais c’est surtout l’annonce mi-mai, d’un plan européen d’un montant de 750 Mds€, à l’initiative de la France et de l’Allemagne, qui a alimenté la hausse des places boursières européennes dès le printemps 2020.

Les valeurs technologiques, plébiscitées par les investisseurs dans le contexte de crise sanitaire, ont également participé à l’accélération de cette tendance au cours de l’été, aux Etats-Unis tout particulièrement.

Mais une recrudescence du coronavirus au niveau mondial en septembre et de nouvelles révisions en baisse des perspectives de croissance mondiale ont freiné cette évolution. Malgré une reprise timide des marchés début octobre, les investisseurs ont préféré prendre des profits, redoutant non seulement l’impact du durcissement de mesures sanitaires sur l’activité mais également l’issue du résultat des élections présidentielles américaines. Sur la dernière semaine d’octobre, les marchés boursiers ont même connu leur plus mauvaise performance hebdomadaire depuis le krach de mi-mars. Bien que contenue, cette phase de correction s’est accompagnée d’un fort rebond de la volatilité.

Puis début novembre, l’élection de J. Biden à la présidence des Etats-Unis et l’annonce quasi-simultanée par Pfizer-BioNTech d’un vaccin efficace à plus de 90%, ont déclenché un mouvement de flux acheteurs massifs sur les marchés boursiers, provoquant un véritable retournement de tendance.

Les résultats convaincants des essais cliniques de phase III par d’autres laboratoires, et les premiers effets positifs des mesures de restrictions en Europe, ont également participé à ce regain d’optimisme.

Pour autant, devant la difficulté de certains pays à contenir la propagation du virus, accentuée en fin de mois par une nouvelle souche, plus contagieuse, apparue au Royaume-Uni, les mesures de confinement se sont multipliées en décembre sans pour autant contrarier la progression des marchés boursiers initiée début novembre.

Rassurés par la mise en place des premières vaccinations, les investisseurs ont également salué en cette fin d’année, l’accord conclu in extrémis entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne sur leurs futures relations commerciales, et notamment le fait que le Royaume-Uni puisse accéder au marché unique européen et à ses 450 millions de consommateurs, sans quota ni droit de douane.

Outre-Atlantique, la perspective d’un deuxième plan de relance d’un montant proche de 900 Mds$ que D. Trump a fini par ratifier, a également été bien accueillie.

Dans ce contexte, les places boursières américaines et asiatiques clôturent l’année sur de belles performances (S&P 500 : +17,7% ; Shanghai SE Composite : +13,9%) tandis que les marchés européens restent toujours en territoire légèrement négatif (Stoxx 600 : -2,0%). Performances en devises locales, Dividendes nets réinvestis.

Sur les marchés obligataires, les taux à long terme ont évolué dans le même sens de part et d’autre de l’Atlantique, sauf sur le dernier trimestre : traduisant une plus grande confiance des investisseurs dans la capacité de reprise de l’économie américaine, le taux américain à 10 ans (0,91% au 31/12/2020) a augmenté tandis que son équivalent européen, le Bund (-0,57%), est resté stable dans un contexte monétaire toujours plus accommodant.

Trading News

 

NOTRE ANALYSE 

► Au-delà de l’annonce de Pfizer, c’est le pourcentage d’efficacité du vaccin lui-même – bien supérieur aux attentes – qui été particulièrement salué par les investisseurs. Reflet de cette évolution favorable, le mouvement haussier des marchés a été extrêmement marqué en novembre – sans interruption ni phase de consolidation – et symétriquement opposé à celui de mars dernier, lorsque les indices franchissaient à la baisse tous les seuils techniques.

► Depuis plusieurs mois, nous indiquions que des signes de rebond potentiel des marchés pouvaient être paradoxalement identifiés dans les premiers décrochages des indices technologiques. En effet, lors de la phase d’appréciation des marchés du printemps dernier, l’essentiel des investissements s’est porté sur les secteurs favorisés par le confinement, au premier rang desquels figurent les valeurs technologiques. Les autres secteurs n’avaient, pour la plupart, toujours pas renoué avec une tendance haussière. Seul un retour des investisseurs sur ces secteurs délaissés pouvait laisser espérer un véritable rebond des marchés. Ce rattrapage sectoriel, qui s’est effectivement réalisé au détriment des valeurs technologiques début novembre, a surpris par sa rapidité d’exécution.

► Le principal facteur de risque qui sera débattu au cours des prochains trimestres sera surtout axé autour de la question épineuse de l’augmentation de la dette et de celle de l’augmentation de la quantité de monnaie. Dans ce débat, nous considérons que les conséquences de la monétisation de la dette publique, avec pour corollaire, le phénomène « d’hyper-liquidité » doivent retenir toute notre attention. Le bilan de la Banque Centrale Européenne est passé de 4 500 milliards d’euros en début d’année a près de 5 500 milliards d’euros fin 2020. La réponse la plus logique à une telle évolution de la masse monétaire serait un retour de l’inflation.

► Cette perspective peut être envisagée au cours des prochaines années, avec notamment pour les entreprises, la nécessité d’intégrer dans les prix, le coût de certaines externalités pour répondre aux exigences des investissements ESG. Néanmoins, il convient de rappeler que le phénomène de création monétaire depuis 2008, n’a toujours pas engendré d’inflation au niveau mondial, du fait notamment de la pression déflationniste liée aux importations de plusieurs zones émergentes, et à la mise en concurrence généralisée par l’essor du commerce digital.

 

PERSPECTIVES

► Alors que les entreprises ne recouvreront leur activité et leurs résultats qu’en 2022 et que les valorisations des actions intègrent déjà ces estimations, les multiples de valorisation – qui sont restés historiquement stables – devraient augmenter du fait de cette « hyper-liquidité ». Aussi, dès lors qu’un certain degré de confiance sera réinstauré, cette abondance de liquidités entrainera nécessairement des investissements massifs sur les marchés financiers.

► Le problème central ne sera donc pas celui de l’endettement car il n’engendrera pas une augmentation classique de la fiscalité mais plutôt une forme
de taxation indirecte, née de cette création monétaire. Celle-ci continuera de se manifester durablement au travers de placements à taux d’intérêt
réels négatifs pour l’épargnant par exemple, ou encore par la difficulté d’acquérir un bien immobilier, du fait de prix toujours soutenus par cette
« hyper-liquidité ».

Le débat autour des banques centrales et de leur inflexion de politique monétaire à venir sera, dans ce contexte, capital. Comment parviendront-elles à faire passer l’idée qu’elles devront retirer leur « perfusion » à partir de 2022, lorsque la situation sera revenue à son niveau initial ? Quel sera leur discours et celui des gouvernements lorsqu’il s’agira de mettre en place des règles macro-prudentielles afin d’éviter la constitution de bulles trop importantes? Il faut bien souligner que ces sujets n’ont jusqu’à présent fait l’objet d’aucun débat, ce qui signifie que la situation peut encore se prolonger et créer de nouvelles bulles.

► La configuration haussière, qui émane de la fin de la polarisation des marchés depuis début novembre, pourrait se poursuivre quelques semaines encore, avec comme points d’ancrage psychologiques et comme objectifs, pour certaines valeurs, de renouer avec leurs cours d’avant crise. Il convient cependant de rappeler que nous sommes dans un monde de taux bas et durablement administrés, où le potentiel de croissance mondiale est affaibli par la gravité de la crise économique et par une mauvaise allocation des ressources nées d’entreprises sous-perfusion et de prix ayant perdu tout contenu informationnel. Ce contexte implique donc que la croissance restera structurellement rare et faible.

 

AVERTISSEMENTS
Aucune information contenue dans ce document ne saurait être interprétée comme possédant une quelconque valeur contractuelle. VEGA Investment Managers ne saurait être tenu responsable de toute décision prise ou non sur la base d’une information contenue dans ce document, ni de l’utilisation qui pourrait en être faite par un tiers. Ce document ne peut faire l’objet de copies qu’à titre d’information, la copie étant réservée au seul usage privé. Il ne peut pas être utilisé, reproduit, diffusé ou communiqué à des tiers ou en partie, sans le consentement écrit préalable de VEGA INVESTMENT MANAGERS.

VEGA Investment Managers
115, rue Montmartre, CS 21818 75080 Paris Cedex 02 Tél. : +33 (0) 1 58 19 61 00 – Fax : +33 (0) 1 58 19 61 99 – www.vega-im.com Société anonyme à conseil d’administration au capital de 1 957 688,25 euros – 353 690 514 RCS Paris – TVA : FR 00 353 690 514 Société de gestion de portefeuille, agréée par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) sous le numéro GP 04000045 Siège social : 115, rue Montmartre 75002 PARIS


Baromètre

Les bienfaits d’une vague rose

Le 27 janvier 2021, la loi Copé-Zimmermann fête ses 10 ans. Elle a fixé comme objectif un seuil de 40 % de femmes dans les conseils d’administration des sociétés de plus de 500 salariés. Une occasion de se rappeler des bienfaits de la féminisation des entreprises. Dès 2013, une étude de McKinsey & Cy a rapporté que les sociétés avec la gouvernance la plus mixte affichent un résultat opérationnel supérieur de 48 % à celles ayant une gouvernance uniquement masculine. Les effets de la féminisation sont loin de se cantonner aux instances de gouvernance. Crédit Suisse Research a établi que les sociétés qui ne comptent pas de femmes à leur board ont une performance inférieure de 18 % à celles qui ont des équipes mixtes. Un constat en faveur de la mixité également observé à l’échelle du travail en équipe des collaborateurs.

 

La famille, il n’y a que ça de vrai

Les PME et les TPE en sont convaincues, le retour à la normale sera difficile. Sans surprise, leurs dirigeants anticipent une baisse du chiffre d’affaires en 2020, selon le baromètre « Trésorerie, Investissement et Croissance » du 2e trimestre 2020. Heureusement, l’enquête révèle aussi que seul 1 % des sondés estime que ces difficultés vont les conduire à une cessation d’activité. La crise aura plutôt des conséquences sur les embauches et les investissements. Cette relative bonne forme tient pour beaucoup au caractère familial de ces entreprises. En effet, une famille aux commandes est synonyme d’une meilleure gestion de long terme et d’un moindre endettement. Résultat, comme le démontre l’enquête Crédit Suisse Family 1000 sur les entreprises familiales, celles-ci ont surperformé leurs homologues non-familiales de 305 points de base – ou 609 points de base annualisés – sur le premier semestre 2020.

 

La finance à impact est également efficace en matière de performance

Le mouvement en faveur de l’investissement socialement responsable (ISR) n’est pas nouveau. En 2019, ses encours en France ont ainsi bondi de 32 %. Un enthousiasme que la crise n’a pas mis à mal, bien au contraire. Les événements ont en effet apporté la preuve que l’ISR confère une protection dans les crises. Les entreprises qui intègrent des critères ESG sont plus agiles et pérennes. Elles performent également mieux sur les marchés financiers, comme l’a prouvé leur résilience au premier semestre 2020, alors que le CAC s’effondrait de 17,5 %. L’investissement responsable est donc aujourd’hui considéré comme créateur de valeur, tant pour les investisseurs que pour les dirigeants. Une tendance de fond, alors que la finance verte et responsable est une priorité de la relance économique en France.


Rencontre avec Jean-Luc MINET, directeur général chez Expanso Capital et directeur Filiales et participations à la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes

Pour prendre part à la relance, nombre d’entreprises vont avoir besoin de consolider leurs fonds propres, après avoir été durement touchées par la crise du Covid-19. Il existe des alternatives aux aides de l’Etat, comme le démontrent les solutions de financement mises en place par la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes, en soutien aux entreprises de la région. Les explications de Jean-Luc Minet, directeur général chez Expanso Capital et directeur Filiales et participations à la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes.

 

En quoi consiste votre activité au sein de la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes ?

Notre direction a 3 activités. Elle gère et anime le fonds d’investissement de proximité Expanso Capital, un fonds propriétaire qui a pour objectif d’accompagner nos clients actuels et à venir. Elle répond également aux demandes des arrangeurs de la place – dont notre filiale Hélia Conseil – sur les crédits syndiqués corporate (entreprises, holding de contrôle et sociétés de projets). Nous avons en effet une structure bancaire dédiée à l’arrangement de dette, notamment émanant de la part d’entreprises de taille intermédiaire (ETI). Mon expertise s’est concentrée durant une grande partie de ma carrière sur ce segment et aujourd’hui j’anime notre nouvelle offre en crédit-bail immobilier. Nous avons fait le choix de traiter le crédit-bail en direct, en endossant à la fois le rôle de banquier et de bailleur pour nos clients. Très peu d’établissements bancaires procèdent ainsi.

 

D’après vous, quels impacts la crise du COVID-19 a-t-elle sur la croissance des entreprises ?

Il est trop tôt pour les affirmations, la crise sanitaire n’est pas terminée et les mesures de soutien de de l’Etat ont différé les problèmes de trésorerie. Sans compter que les sociétés n’ont pas encore bouclé leurs comptes 2020 et évalué leurs pertes éventuelles. Les fonds et banques anticipent toutefois des défaillances importantes et les demandes de recapitalisation devraient apparaître au printemps 2021. Il faut également considérer que la décision de faire entrer un fonds au capital peut prendre du temps, de même que de monter un dossier. Sans véritable plan de relance, il est difficile de convaincre des investisseurs. Les fonds se tiennent cependant mobilisés pour soutenir leurs affiliés.

 

Comment la Caisse d’Epargne, et plus particulièrement sa filiale régionale Expanso Capital, peuvent aider les entreprises à passer le cap de cette crise ?

Expanso Capital a investi à ce jour 10 M€, dans 40 entreprises petites ou moyennes. Sa particularité : proposer des tickets de proximité, pour moins de   500 000 €. Peu d’acteurs disposent de ce type de solution, qui répond par exemple aux enjeux de start-ups ou de holdings de reprise. Nous prenons une position toujours minoritaire et le plus souvent en co-investissement avec d’autres fonds régionaux. Ce fonds maintient une activité forte, avec un quasi doublement des investissements sur 2020. Nous sommes plus que jamais à l’écoute de nos affiliés pour les aider à rebondir.

 

Existe-t-il également une solution dédiée à la reprise économique ?

Beaucoup d’établissements bancaires se contentent d’attendre les demandes, mais nous avons choisi de prendre les devants. Dès le mois de juin 2020, nous avons créé le fonds Rebondir Nouvelle Aquitaine, dédié à la relance. Expanso Capital n’a pas la capacité humaine et financière de faire plus de 4 à 5 investissements annuels, plafonnés à 500 000 € par opération. Aussi avec Rebondir Nouvelle Aquitaine, nous avons pour objectif d’anticiper les besoins de nos clients en termes de recapitalisation. Le fonds ne se positionnera donc pas sur le même type de dossier que Expanso, dont les vocations sont différentes.
Rebondir Nouvelle Aquitaine s’adresse à nos PME clientes ayant affiché une bonne santé financière en 2019, mais mises en difficulté par la crise. Elles doivent être en capacité de se redresser plus rapidement grâce à un apport en fonds propres, ou quasi fonds propres. Les tickets seront compris entre 500 000 € et 2 M€ et, là encore, nous avons l’intention de demeurer minoritaire et de ne pas nous immiscer dans la gestion de l’entreprise.
Nous n’avons pas fixé de contraintes externes sur la nature des financements, qui pourront ainsi être des actions comme des obligations, des obligations convertibles en actions ou encore des obligations à bons de souscription d’actions. L’essentiel est que la solution soit adaptée aux besoins de notre client.
L’horizon d’investissement est de plus de 5 ans sur les obligations, de 7 à 8 ans environ sur les actions. Ce fonds de capital développement est géré par notre filiale bordelaise, Galia Gestion à laquelle nous adresserons les demandes de nos clients. Il est le résultat d’un partenariat avec nos cousins de la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique.

 

Quel type d’entreprise pourrait être intéressé par l’offre de Rebondir Nouvelle Aquitaine ?

Je pense que cela tient plus au profil des dirigeants qu’au secteur d’activité. On peut, bien entendu, s’attendre à être consultés par le secteur de l’hôtellerie, de la restauration, ou le monde de la culture ou du théâtre, fortement touchés par la crise. Toutefois, les premiers dossiers que nous avons reçus sont en dehors de ces secteurs.
L’essentiel réside surtout dans la capacité des dirigeants à anticiper, à se projeter dans l’avenir. Il faut en effet se souvenir que les mesures de soutien de l’Etat et les PGE (prêts garantis par l’Etat) vont durer jusqu’en juin 2021. Les entreprises vont sans doute essayer de tirer parti au maximum des dispositions de ce PGE. Toutefois, elles ne doivent pas oublier qu’il s’agit de dette, qui ne règlera que des problèmes de trésorerie à court terme, sans améliorer leur bilan. Une fois les PGE bouclés, le crédit risque de se tarir. Les dirigeants qui veulent anticiper cela, mais aussi se concentrer sur la reprise de leur activité, doivent y penser dès aujourd’hui, avant que les possibilités de financement, notamment via des fonds, ne se tarissent elles aussi. La solidité du bilan est un élément clé de la crédibilité d’une entreprise, face aux banques, mais aussi à ses clients et fournisseurs. Les dirigeants doivent réfléchir aux solutions permettant de la préserver.


Entrée d’un fonds d’investissement : les codes à maîtriser

Les occasions de faire entrer un fonds d’investissement au capital d’une entreprise sont multiples au cours de la vie de celle-ci. Les implications et conséquences d’une telle décision doivent être parfaitement intégrées par les dirigeants dès la genèse du projet.

Le capital-investissement : un monde hétéroclite

Dès le lancement d’activité, en phase de croissance ou, au contraire, pour affronter des difficultés financières, les raisons de se tourner vers un investisseur pour alimenter son entreprise en liquidités sont nombreuses. Il ne faudrait cependant pas en déduire que n’importe quel investisseur pourrait faire l’affaire, pour autant qu’il soit en mesure d’apporter du financement. Derrière l’appellation large de capital-investissement se cache en réalité une multitude de profils, pour ne pas dire de métiers spécifiques.

Ainsi, avant même que l’entreprise ne voit le jour, elle peut déjà se tourner vers les fonds d’amorçage, qui peuvent accompagner la R&D, l’achat de matériel ou toute autre étape indispensable à la création de la société et de son projet. Les entreprises ayant besoin de croître rapidement peuvent ensuite faire appel à des fonds de capital-risque. Ils accompagnent notamment les jeunes pousses du secteur technologique ou les sociétés qui présentent un potentiel d’innovation élevé. Les entreprises plus matures ne sont pas pour autant délaissées. En fonction de leurs projets ou de leurs impératifs de croissance, elles peuvent chercher des financements auprès de spécialistes du capital-développement. Enfin, il existe des fonds spécialisés dans l’accompagnement de sociétés en difficulté. Le capital-retournement fournit du financement aux entreprises ayant des problèmes de trésorerie et les accompagnent pour assainir leur situation.

Au sein de tous ces segments du capital-investissement, la diversité est de mise. Certains fonds d’investissement demeurent « généralistes », quand d’autres se spécialisent en fonction de secteurs d’activité ou du type de développement possible pour l’entreprise.

Ces divers fonds d’investissement présentent cependant des points communs. Ils prennent des participations dans des entreprises avec un horizon de temps moyen terme, généralement compris entre 3 et 7 ans, allant parfois jusqu’à 10 ans. Leur rôle est d’accompagner la forte croissance ou le redressement de la société, en revendant ultérieurement leurs parts avec un bénéfice. Leurs objectifs sont à la fois similaires et très différents de ceux des dirigeants-fondateurs des entreprises. Tous souhaitent faire progresser la valeur de la société et qu’elle atteigne ses ambitions, toutefois leurs horizons de temps divergent et leur objectif final de vente est rarement aligné.

Ne pas négliger le facteur humain

Identifier le partenaire idéal est donc une étape clé du projet. Elle ne se limite toutefois pas à trouver le fonds d’investissement ayant la capacité financière ou la spécialisation en phase avec la stratégie de l’entreprise. Loin de n’être qu’une affaire de chiffres, ouvrir son capital est aussi une question d’affinités. Devoir composer pendant 3 à 7 ans avec des investisseurs sans entrer en conflit est primordial. Pour cela, les affinités personnelles, la vision de l’entreprise et du métier d’investisseur comptent beaucoup. Tous les fonds ne s’impliquent pas de la même manière au sein de la société. Chez certains, la participation financière est assortie d’une implication conséquente dans la stratégie, pour d’autres, il s’agira d’un suivi plus que d’un accompagnement stratégique. Il est cependant très courant que les investisseurs disposent d’un siège au sein du conseil d’Administration ou du conseil de Surveillance. Leur aire d’influence et leur poids stratégique doit être discuté en amont de leur entrée au capital.

Travailler sur les points d’achoppement

Les bénéfices d’une ouverture de capital à un investisseur externe sont connus. Cet apport de liquidités permet d’éviter de recourir à l’endettement ou d’engager les finances personnelles du dirigeant. Les investisseurs mettent également à disposition leurs connaissances, leurs réseaux. Leur arrivée permet souvent de lever des freins réels à la croissance de la société. Ils permettent, par exemple, d’accélérer sur la R&D, de lever les barrières à l’entrée de certains secteurs, d’augmenter les volumes de production et donc de jouer sur les prix, ou encore de s’attaquer à l’export. Ouvrir son capital à des investisseurs externes peut également servir d’effet de levier pour décrocher des financements auprès d’autres types d’acteurs, et démultiplier ainsi le potentiel de croissance de la société.

Ce qui est moins perçu, en revanche, ce sont les étapes et enjeux que le dirigeant ne doit pas négliger. Tout d’abord, il faut être conscient que toute recherche d’un investisseur extérieur ne se solde pas par un succès. Or la préparation d’une telle opération est très chronophage – un temps qu’il n’est alors pas possible de consacrer aux affaires. L’idéal est donc de pouvoir identifier un cadre dirigeant responsable de ce dossier et de lui aménager un emploi du temps adéquat.

Attention également à ne pas se laisser « éblouir » par un fonds d’investissement. Une croissance extensive, menée à grand renfort d’injections d’argent, nuit parfois à la solidité de l’entreprise et à sa pérennité à long terme. Il est inutile de prendre des financements simplement parce qu’ils sont disponibles si la société n’en a pas réellement l’utilité. A l’inverse, il ne faut pas non plus penser que les investisseurs sont la solution à tous les maux. La stratégie de l’entreprise repose avant tout sur son équipe dirigeante, qui doit porter son développement.

Enfin, nous le disions, le facteur humain reste capital. Une certaine perte d’autonomie, pour les dirigeants-fondateurs, est inévitable, même si son ampleur varie d’un projet à l’autre. Eviter tout conflit entre les détenteurs du capital est essentiel. Cela inclut d’ailleurs de préserver les intérêts des autres investisseurs minoritaires, qui peuvent craindre une dilution du capital. Le capital-investissement n’en demeure pas moins une formidable opportunité d’accélérer la croissance d’une entreprise, de lui faire atteindre une taille critique et d’augmenter significativement sa valorisation. C’est également un appréciable soutien dans les périodes de relance. Les investisseurs peuvent alors être la clé pour préserver une activité mise sous pression à cause de facteurs externes.

Quels que soient le projet et l’ambition sous-jacente à une ouverture de capital, celle-ci doit être murie par les dirigeants et faire l’objet d’un dialogue approfondi avec les investisseurs. Les fruits de ce dialogue permettront de rédiger un pacte d’actionnaires qui protège les intérêts de tous les acteurs et reflète leur vision commune pour ce nouveau partenariat.


Ouvrir le capital d’une entreprise familiale : enjeux et solutions

La crise économique et sanitaire a augmenté les besoins en financement des sociétés françaises. La relance, avec ses enjeux de transformation et de conquête de nouveaux marchés, va s’accompagner de nécessaires investissements. Si le recours au crédit bancaire et aux mesures de soutien de l’Etat fait figure de solution dans certains cas, l’occasion d’évaluer les opportunités et avantages à tirer d’une ouverture du capital peut aussi être de circonstances.

Pour le dirigeant d’une entreprise familiale, ouvrir son capital est une étape à la fois désirée et redoutée, car synonyme de croissance, mais aussi de potentielle perte de contrôle. Pourtant, il existe presque autant de modalités d’ouverture que de structures de sociétés, d’où l’importance de construire en amont un projet qui réponde à une stratégie de long terme. Rien que dans leur forme, les modalités et bénéfices d’une ouverture de capital changent profondément, selon que celle-ci se déroule en interne ou implique des investisseurs extérieurs.

 

Des collaborateurs au capital : un enjeu managérial autant que financier

Les premiers à pouvoir entrer au capital d’une société sont ses collaborateurs et l’actionnariat salarié peut concerner aussi bien les sociétés cotées que non cotées. Une initiative qui n’obéit que rarement à une seule logique financière, tant cette opération recouvre de dimensions.

Commençons par battre en brèche quelques idées reçues : si le dirigeant le souhaite, le capital peut être ouvert à tous les collaborateurs et non uniquement aux cadres. Cette ouverture ne s’accompagne pas systématiquement d’un droit de vote. Les modalités de l’ouverture seront fonction des objectifs de l’équipe de direction. S’il s’agit principalement de fournir à la société une nouvelle source de financement, la prise de participation directe demeure le meilleur moyen d’obtenir un montant conséquent. Dans ce cas de figure, très impliquant pour les cadres qui investissent, il faudra alors concéder à ces derniers un droit de vote.

Les salariés peuvent également entrer au capital au travers de la distribution d’actions gratuites ou de bons de souscription d’actions (BSA). Très similaires aux stock-options, ceux-ci ouvrent des droits à la souscription d’une action de l’entreprise dans des conditions (durée et prix de l’offre) déterminées à l’avance. Un mécanisme plus particulièrement adapté aux sociétés cotées. Il existe également une déclinaison spécifique de ce procédé pour les SA, SAS et SCA, nommée le bon de souscription de parts de créateur d’entreprise.

 

Multiplier les bénéfices

Opter pour l’actionnariat salarié est une initiative intéressante car elle répond à des besoins financiers, mais aussi stratégiques et managériaux. D’une part, pour rester sur le plan financier, cela peut constituer un moyen intéressant de compenser des pertes de primes, bonus, participation ou intéressement que subiraient les salariés à cause de la crise économique.

D’autre part, cela offre une occasion de fidéliser les collaborateurs et d’affermir leur motivation, puisqu’ils sont ainsi intéressés aux fruits de la croissance. L’actionnariat salarié renforce l’attachement à l’entreprise et constitue un moyen de limiter le turn-over – ce qui s’avère utile lorsqu’il s’agit de mobiliser les équipes autour de la relance. Ainsi, en 2020, 78 des 100 entreprises figurant dans le classement américain du magazine Fortune des 100 entreprises où il fait bon travailler (100 Best companies to work for) ont une forme d’actionnariat salarié. Quant aux 22 entreprises restantes, elles sont à but non lucratif et ne peuvent donc en disposer.

Partager la valeur avec les salariés est également une des priorités du gouvernement. La loi Pacte a fixé comme objectif de faire monter à 10 % le montant du capital des entreprises françaises détenu par les salariés, d’ici 2030. C’est également devenu l’un des enjeux de la relance. Fin novembre 2020, deux amendements visant à favoriser ce dispositif ont été adoptés en première lecture du Projet de loi de finances pour 2021.

L’actionnariat salarié est loin d’être antinomique avec l’entrée au capital d’investisseurs extérieurs, bien au contraire. Les fonds d’investissement et acteurs du private equity intègrent de plus en plus souvent l’actionnariat salarié parmi leurs critères d’investissement. Ils y voient une preuve de l’attention portée par les dirigeants au capital humain, tout comme une source de performance.

 

Les investisseurs externes, un accélérateur de croissance

Accompagner la croissance peut requérir la puissance de feu d’investisseurs extérieurs à l’entreprise. Il s’agit alors d’une collaboration à double sens, qui implique un travail en amont important de la part de l’équipe dirigeante. Tout d’abord, que doivent financer ces investisseurs ? Sans projet clair et plan chiffré, ils seront difficiles à convaincre. Outre les besoins de financement, il existe un autre élément clé à évaluer : la valeur de l’entreprise.

Ici, les méthodes sont multiples, mais rendues plus complexes actuellement par les conséquences de la crise, qui brouillent la visibilité. Les résultats réalisés en 2020 par les sociétés sont souvent loin de refléter leur valeur réelle. Quoi qu’il en soit, outre la méthode de la valorisation de marché, il est possible de faire une valorisation en fonction de la performance ou encore du potentiel de croissance. L’exercice est double, car la valorisation de l’entreprise doit être établie avant l’entrée au capital des investisseurs, puis en fonction de celle-ci.

La montée au capital d’investisseurs externes s’accompagne bien souvent d’un rôle dans les décisions stratégiques de l’entreprise, condition qui peut faire l’objet de craintes de la part des dirigeants historiques. Ils concèdent en effet une part de leur indépendance. Ils doivent également veiller à ce que les actionnaires minoritaires initiaux ne se sentent pas lésés par l’inévitable dilution du capital qu’entraîne une telle opération.

Si le risque de conflit ne doit pas être négligé, il ne faut pas non plus oublier que les investisseurs ont un rôle de conseil. Ils peuvent être sélectionnés justement pour leurs compétences sur un secteur ou un marché donné. Ils apportent leurs connaissances, leur réseaux et peuvent, par exemple, faciliter la conquête d’un nouveau pays ou marché.

 

Les clés de la réussite

Que l’on choisisse d’ouvrir son capital à ses collaborateurs ou à des investisseurs externes, la réussite réside dans deux éléments : une communication claire et transparente et un pacte d’actionnaires rigoureux.

Ainsi, les objectifs de l’ouverture du capital doivent être spécifiquement établis dès le départ. Dans le cadre d’une ouverture aux collaborateurs, cela peut s’accompagner d’objectifs de performance ou d’une intention de transmission, qui doit être transparente. Avec des investisseurs, les aires de compétence et la stratégie de développement doivent être discutés dès la genèse du projet, afin de limiter de potentielles frictions.

Tous les scenarii de sortie doivent faire l’objet de clauses claires, afin d’anticiper la démission d’un collaborateur, la vente de l’entreprise ou encore la sortie des investisseurs.

Afin d’éviter toute déconvenue et de lever les risques juridiques, l’ouverture du capital s’accompagne donc de la rédaction d’un contrat qui prend la forme d’un pacte d’actionnaires. Un document qui constitue la pierre angulaire de ce procédé. Il est le résultat d’une réflexion qui dépasse largement le seul cadre financier et implique la stratégie globale de développement de l’entreprise et le rôle qu’entend y tenir son dirigeant familial.


Édito Janvier 2021

Offrir un accompagnement haut de gamme, sur mesure et personnalisé aux dirigeants de PME et aux familles dont le patrimoine est constitué depuis plusieurs générations. Telle est l’ambition de la Banque Privée de la Caisse d’Épargne Aquitaine Poitou-Charentes.

Découvrez l’édito de Charlène Cazemajou – Chargée d’affaires Banque Privée à la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes

Nous côtoyons, au quotidien, des dirigeants d’entreprises familiales et avons pu constater leur mobilisation au cours de cette crise. Ils ont fait face aux répercussions économiques du confinement, ont dû trouver des solutions innovantes seuls, sans l’appui logistique ou financier de grands groupes. Ils ont, de plus, dû affronter les conséquences sanitaires de cette crise sur un plan à la fois professionnel et personnel. Lorsqu’un dirigeant compte des membres de sa famille dans son entreprise, il est confronté à une double inquiétude si ces derniers tombent malades. Outre leur santé, il faut également gérer leur absence dans l’entreprise. Autant de problématiques multiples qui se sont entrechoquées au cours des derniers mois.

Si l’impact économique de cette crise est lourd, notamment pour certains secteurs, nous conservons la conviction que les entreprises familiales bénéficient d’atouts importants pour surmonter cette période. Les structures familiales l’ont démontré, elles sont plus agiles, plus réactives. Combien ont, par exemple, su mettre en place des solutions de « click and collect » pour sauvegarder leur activité, avant même les grands groupes internationaux.

L’implication personnelle des dirigeants est également un facteur de performance. La motivation, critère intangible, reste un élément indispensable de réussite. Enfin, la présence de plusieurs générations côte à côte dans la société constitue également un facteur différenciant, un apport de compétences complémentaires unique. Autant d’atouts qui expliquent la résilience des entreprises familiale dans la crise. Selon l’étude Family 1000 du Credit Suisse Research Insitute, elles surperforment ainsi les sociétés non-familiales quel que soit le secteur d’activité, la région ou la taille de l’entreprise.

Ces qualités et ces histoires individuelles renforcent notre souhait d’accompagner les dirigeants d’entreprises familiales dans la crise et dans la reprise. Notre soutien est double. Il s’adresse tant aux dirigeants, confrontés à des enjeux de structuration et de mode de détention nécessitant un accompagnement patrimonial, juridique et fiscal, qu’à leur société devant trouver des liquidités pour financer leur croissance ou restructurer leurs dettes. Nous nous engageons dans le soutien des entreprises de notre région, afin qu’un manque de solvabilité exceptionnel ne vienne pas mettre en péril leur avenir.