
« Le point de vue de DORVAL AM »
François Xavier Chauchat – Economiste et Membre du Comité d’Investissement
Avec des ratios cours/bénéfices autour de 18 au niveau mondial, et d’environ 16 en zone euro, soit 2 à 3 points au-dessus de la moyenne des dix dernières années, la valorisation des actions est historiquement élevée. Cette valorisation est justifiée par une combinaison extraordinairement favorable entre croissance, inflation, et taux d’intérêt, et ce presque partout dans le monde. Les investisseurs sont par ailleurs encouragés par le boom des profits dans l’univers des technologies de l’information et de la numérisation, signe d’une révolution qui favorise l’ancrage d’une croissance non-inflationniste.
Deux questions se posent cependant aux gérants de portefeuille.
L’inflation, d’abord. L’accélération de la croissance mondiale produit déjà des pressions à la hausse sur les prix des matières premières. De plus, certains pays-clefs, comme les Etats-Unis, sont déjà très avancés dans le cycle, avec un taux de chômage qui pourrait baisser bientôt sous les 4%. Les signes éventuels de surchauffe ou de pression sur les prix et les salaires – pour l’instant absents – seront donc très surveillés par les marchés en 2018.
Deuxièmement, l’asymétrie. L’optimisme de plus en plus palpable des investisseurs crée parfois des situations d’asymétrie négative, c’est-à-dire de plus grande vulnérabilité des marchés face à de petites déceptions, et inversement d’absence de réaction positive face à des bonnes nouvelles déjà intégrées dans les prix.
« Le point de vue de SEEYOND » Filiale de Natixis AM
Nicolas Just – Directeur Investissement Smart Beta
Risque ou opportunité sur les marchés actions ?
Au 30 Octobre 2017, l’indice CAC 40 (Dividendes Nets Réinvestis) était en hausse de 15.5% sur l’année. Mieux, l’indice Standard & Poor’s américain progressait lui de +16.3%.
Après une forte phase de hausse des principales bourses internationales depuis le début de l’année, et quelques inquiétudes qui apparaissent en cette fin de période de publications des résultats du troisième trimestre, il est légitime de se poser la question.
En termes de valorisations d’abord, on peut observer que le marché des actions européennes, valorisé à environ 15 fois les bénéfices 2018, et proposant un rendement des dividendes d’environ 3.5% n’est aujourd’hui ni cher ni bon marché. A 18 fois les bénéfices 2018 et 2% de rendement des dividendes, le marché américain est lui cher. Il est vrai que la contribution des valeurs technologiques à la croissance des indices boursiers outre-Atlantique cette année peut légitimement faire peur.
Sur le plan de la croissance des résultats ensuite, on attend pour le marché européen une hausse de +9% des bénéfices en 2018, qui devrait alimenter les opportunités de hausse des actions.
Enfin, en termes de risques, les investisseurs devraient se concentrer dans les prochains mois sur trois éléments :
- la capacité du président américain Donald Trump à faire adopter pleinement son plan de réduction d’impôts,
- le degré d’habileté des banques centrales des USA (FED) et de l’Euro-zone (BCE) à communiquer progressivement sur le rythme de sortie de leurs politiques d’expansion monétaire menées depuis la crise de 2008/09 sans effrayer les investisseurs, et provoquer un krach obligataire,
- le retour sur le devant de la scène des risques géopolitiques capables d’émerger ou de ré-émerger sur tous les continents du globe.
A l’aune d’un scénario aussi équilibré pour les actions européennes, il convient également de rappeler qu’après une telle période de hausse depuis 5 ans, et compte tenu de la volatilité à un plus bas niveau sur les marchés depuis plus de 10 ans, toute mauvaise surprise devrait être sanctionnée de plus en plus durement.
Plus que jamais, il convient de chercher la performance là où elle peut être, c’est-à-dire dans les actions, mais grâce à des portefeuilles qui contrôlent, voire qui limitent les risques de baisses courtes, rapides, et intenses.
« Le point de vue d’ICS » Filiale de Natixis AM
Nuno Teixeira – Directeur Gestion Institutionnelle et Réseaux
Que penser de l’environnement macro-économique actuel ?
La croissance mondiale demeure forte (4%), synchronisée (pays émergents comme développés) et non-inflationniste, en l’absence notamment de tensions salariales. Cet environnement a permis aux banques centrales de maintenir très longtemps des conditions monétaires très souples, au prix du gonflement du prix des actifs et de l’endettement.
Cette « bienveillance » monétaire devrait s’estomper en 2018 suite aux resserrements programmés aux Etats-Unis, en zone euro et au Royaume-Uni. Pour l’heure, la croissance semble suffisamment robuste pour absorber ces resserrements monétaires, d’autant qu’elle repose en grande partie sur la demande interne et que le cycle d’investissement des entreprises ne fait que commencer. Enfin, le risque politique demeure sous contrôle tant dans la péninsule coréenne qu’aux Etats-Unis et en zone euro (y compris en Espagne et en Italie).
Les niveaux des indices boursiers ne sont-ils pas excessifs ?
Les marchés ont plébiscité* les actifs risqués encouragés par la croissance des résultats des entreprises (+16% au Japon, +10% en zone euro, +6% aux Etats-Unis) et les faibles niveaux de volatilité : les valorisations des actions sont désormais tendues, même si c’est davantage le cas aux Etats-Unis (18 fois les résultats à Wall Street) que dans le reste du monde (15 fois en zone euro).
Les bons chiffres macro des pays développés ont primé sur des indicateurs avancés plus décevants des émergents, les marchés ayant surtout applaudi récemment les déclarations de politique monétaire.
Cependant, ils font peu de cas du faible niveau des taux longs, pourtant principal soutien des niveaux de valorisations actuels.
Pour le moment, la sagesse des salaires protège encore les marges et la croissance des profits des entreprises américaines, mais pour combien de temps ?
Le marché devra affronter en 2018 la contradiction fondamentale entre des valorisations actions record et des taux longs réels à peine positifs. Nous maintenons pour le moment une position constructive et surpondérée sur les actions mais demeurons vigilants envers toute forme de complaisance.
* l’indice MSCI World AC affiche une hausse de +8,6% en euros et de +20,6% en dollars au 10/11/17.
« Le point de vue de VEGA IM »
Jean-Jacques Friedman – Directeur des Investissements
Les 5 points fondamentaux de l’amélioration des marchés sont présents depuis de nombreux mois :
- La reprise de la croissance économique mondiale de manière synchrone pour l’ensemble des zones géographiques,
- les conditions monétaires qui resteront encore accommodantes au niveau mondial malgré l’inflexion en cours de la trajectoire de la Fed plus que compensée par les politiques de la BCE et de la Banque du Japon,
- la croissance des profits des entreprises qui profitent à plein de l’amélioration économique du fait de la rigueur de leur gestion au cours des années précédentes, des flux de nouveau favorables aux marchés actions sur certaines zones géographiques comme l’Europe ou certaines zones émergentes,
- les flux de nouveau favorables aux marchés actions sur la zone euro et certaines zones émergentes,
- le volume élevé des options de fusions/acquisitions.
Les risques sont également présents depuis le début d’année et connus des investisseurs. Les deux risques les plus fréquemment évoqués sont les valorisations notamment sur les actions américaines et la durée de ce cycle d’un marché haussier sur les actions internationales.
Trois points d’inquiétude complémentaires sont également à indiquer :
- stratégies convergentes de beaucoup de gestion alternatives écrasant la volatilité à des niveaux records de faiblesse,
- la question de la remontée de l’inflation qui semble définitivement absente des considérations des investisseurs,
- la perception de plus en plus manifeste de dirigeants d’entreprises profitant des niveaux de valorisation de leur société pour céder leurs titres témoignant d’une vision industrielle différente de la vision financière.
L’évolution du marché américain, par rapport à la perception du niveau de valorisation sera déterminante.
Dans nos gestions, alors que nous sommes surpondérés depuis le Brexit, notre objectif annoncé depuis plusieurs semaines est de revenir très prochainement à la neutralité dans nos allocations d’actifs, anticipant une consolidation des marchés.
« Le point de vue de DNCA Finance »
Igor de Maack – Gérant et Porte-parole de la gestion
Avec des marchés au plus haut historique pratiquement sur toutes les zones économiques (notamment au Japon où le Nikkei a atteint son plus haut depuis vingt-six ans), il n’est pas anormal d’observer une phase de respiration en cette fin d’année. Il est vrai que certaines publications trimestrielles ont déçu (les banques notamment et les entreprises mondiales exposées à la volatilité des taux de change ou à la remontée des prix des matières qui rognent leur marge opérationnelle).
Il n’est pas rare d’avoir des pics de volatilité et des corrections passagères même dans des moments d’euphorie macro-économique soutenue par les reprises (européennes notamment) et par l’avènement du « cyberalisme », ce nouveau modèle économique qui combine libéralisme, digitalisation et robotisation. Sans tomber dans les excès des années 2000 car les « cyber-valeurs » produisent des profits, personne ne sait vraiment dire aujourd’hui où la digitalisation et la robotisation vont amener l’humanité.
Ce qui est sûr néanmoins c’est que ces deux thèmes seront encore porteurs de croissance en 2018. La détente de certains multiples de valorisation, un peu trop généreux, n’est pas forcément une mauvaise chose pour redonner des bons points d’entrée. Certains secteurs (télécoms, banques, pétrole, média) demeurent à des prix raisonnables surtout dans une perspective de croissance des résultats sur la période 2018-2019.
Certains secteurs, comme la technologie, affichent des surperformances boursières déjà « stellaires » sur fonds de résultats opérationnels solides. Ainsi, aux Etats-Unis, les « FAANG » (Facebook, Apple, Amazon, Netflix et Google) affichent une performance moyenne pondérée de plus de 45% contre 25% pour le NASDAQ et 15% pour le S&P 500.
La situation monétaire paraît pourtant bien balisée avec des banques centrales attentives dans leur action et dans leur communication. En effet, la nomination de Jerome Powell et le discours de Mario Draghi installent une forme de continuité sur 2018.
Aucune information contenue dans ce document ne saurait être interprétée comme possédant une quelconque valeur contractuelle. Ce document est produit à titre purement indicatif. Il constitue une présentation conçue et réalisée par Natixis Global Asset Management à partir de sources qu’elle estime fiables. Natixis Global Asset Management se réserve la possibilité de modifier les informations présentées dans ce document à tout moment et sans préavis et notamment en ce qui concerne la description des processus de gestion qui ne constitue en aucun cas un engagement de la part de Natixis Global Asset Management. Natixis Global Asset Management ne saurait être tenue responsable de toute décision prise ou non sur la base d’une information contenue dans ce document, ni de l’utilisation qui pourrait en être faite par un tiers.
Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de l’auteur référencé, sont à la date indiquée et sont susceptibles de changer. Il n’y aucune garantie que les développements futurs correspondront à ceux prévus dans le présent document.
Bien que Natixis Global Asset Management considère les informations fournies dans le présent document comme fiables, elle ne garantit pas l’exactitude, l’adéquation ou le caractère complet de ces informations.
NGAM S.A – Société de gestion luxembourgeoise autorisée par la Commission de Surveillance du Secteur Financier et immatriculée sous le numéro B 115843 dont le siège social est 2 rue Jean Monnet, L-2180 Luxembourg, Grand-Duché de Luxembourg.
NGAM Distribution – Succursale de NGAM S.A. immatriculée sous le numéro 509 471 173 au RCS de Paris) dont le siège social est 21 quai d’Austerlitz, 75013 Paris.
Natixis Asset Management – Société anonyme au capital de 50 434 604,76 € – Agrément AMF n°GP 90 009 – RCS Paris n°329 450 738 21, quai d’Austerlitz – 75634 Paris cedex 13 – Tél. +33 1 78 40 80 00.
Dorval Asset Management – Filiale de Natixis Asset Management – Société Anonyme au capital de 302.095 euros- : RCS Paris B 391392768 – APE 6630 Z – Agrément AMF n° GP 93-08 – 1 rue de Gramont – 75002 Paris –Tél +33 1 44 69 90 44 – Fax +33 1 42 94 18 37
DNCA Finance– Filiale de Natixis Global Asset Management – société en Commandite Simple (SCS) au capital social de 1.508.488,04 Euros – siège social : 19, place Vendôme 75001 Paris.- RCS de Paris : numéro B 432 518 041 –agrément AMF sous le numéro GP 00-30.
VEGA IM – filiale de la Banque Privée 1818 (60%) et de Natixis Asset Management (40%) – Siège social : 115 rue Montmartre, 75002 Paris– Tél : 01 58 19 61 00- Fax : 01 58 19 61 99 – www.vega-im.com. Société anonyme au capital de 1.957.688,25 € – 353 690 514 RCS Paris – TVA : FR00353690514
Les entités susmentionnées sont des unités de développement commercial de Natixis Global Asset Management, la holding d’un ensemble divers d’entités de gestion et de distribution de placements spécialisés présentes dans le monde entier.
Document édité par la Direction Services au développement commercial de NGAM Distribution France, Genève & Monaco. Achevé de rédiger le 13 11 2017.