
Entre des taux d’intérêt durablement bas et les effets de la crise du Covid-19, les inquiétudes quant à la solvabilité des assureurs et la rentabilité des assurances vie se sont multipliées. Si ces questions semblent légitimes, Philippe Kerbiriou, directeur du développement de Natixis Life, y apporte cependant des éléments de réponse rassurants.
Quel a été l’impact de la crise du Covid-19 sur les assureurs vie, notamment sur leur ratio de solvabilité ?
Le ratio de solvabilité des assureurs est calculé trimestriellement. Ce ratio au 31/03/2020 prenant en compte la baisse des marchés financiers en février et mars est à un niveau confortable à 148%, en très légère baisse de 12 points par rapport au 31/12/2019, mais bien au-delà de la norme de 100% (ratio légal). Il est communiqué trimestriellement auprès du Commissariat aux Assurances, le régulateur luxembourgeois. Et annuellement auprès des clients, dans le rapport SFCR disponible dès le mois d’avril sur le site extranet de la compagnie
Les clients de Natixis Life ont eu tendance pendant la crise du Covid 19 à moins investir sur le fonds en Euros pour leurs nouvelles souscriptions. Et certains d’entre eux ont réaliser des arbitrages du fonds Euro en faveur des unités de compte, pour profiter des opportunités de marché. Compte tenu du contexte, ceci est une bonne nouvelle, car cela signifie que nous ne sommes pas obligés d’investir en cette période de taux bas et de diluer le rendement du fonds en Euros.
La contraction de l’économie va générer des besoins de financement importants. Les assureurs peuvent-ils contribuer à un nécessaire financement de l’économie réelle, ou sont-ils trop contraints par la règlementation ?
Les assureurs vie cherchent à diversifier leurs placements, cette diversification étant l’ADN chez Natixis Life. Le fonds en Euros de Natixis Life comptabilise plus de 500 lignes d’investissement. Un certain nombre d’entre elles contribuent directement au financement de l’économie réelle. Ainsi, au sein de la poche obligataire, nous comptons une part d’emprunt corporate (entreprises). Nos investissements sur le segment de l’immobilier, qui a connu une belle rentabilité, ont augmenté et comprennent de l’immobilier de bureaux et des locaux commerciaux. Nous investissons également dans les infrastructures et le non-côté, autant de positions qui contribuent au financement de l’économie réelle.
Il est vrai que le respect des règles de Solvabilité 2 oblige les assureurs à une certaine sécurité, afin de pouvoir garantir le capital. Toutefois, compte tenu de la taille de notre fonds euros et surtout de sa duration, nous bénéficions de nombreuses opportunités de diversification. Et nous pouvons ainsi investir sur des produits au rendement plus attractif, avec une volatilité plus grande.
Il est cependant indéniable que l’équilibre entre sécurité et rendement est de plus en plus complexe à obtenir en période de taux bas voire négatifs.
Natixis Life a également investi dans le cadre du fonds en euros à une obligation émise par l’état Luxembourgeois notée AAA pour soutenir l’économie luxembourgeoise.
Cette difficulté à obtenir du rendement doit-elle conduire à une modification de la composition du fonds euros ?
Nous disposons encore d’une certaine marge de manœuvre pour trouver du rendement sur le fonds euros. Il faut désormais investir en fonction des opportunités. La poche principale demeure l’obligataire, qui permet la garantie du capital, à laquelle s’ajoutent des opportunités de diversification, comme nous l’avons mentionné.
Il est important que le gérant du fonds puisse se positionner sur les marchés porteurs, qu’il s’agisse du private equity, de l’immobilier, de la dette privée… L’allocation stratégique du fonds en euro s’adapte en fonction de l’environnement économique. Ainsi, par exemple la question se pose quant à l’évolution de l’immobilier de bureau dans les grandes villes, à la suite de la crise du Covid-19. Nous sommes attentifs à l’évolution de ce marché, qui pourrait être pénalisé par le développement du télétravail. En revanche, le marché actions est redevenu attractif. Le niveau que nous connaissons actuellement, est encore loin des 6 000 points atteint précédemment par le CAC 40 avant la crise. Cela peut constituer des points d’entrée sur les marchés.
Les taux négatifs du marché monétaire constituent un frein au rendement des fonds euros. Faut-il encourager les souscripteurs à se reporter vers les unités de compte ? Quelles solutions envisagez-vous chez Natixis Life ?
Nous encourageons en effet nos clients à diversifier leurs placements en privilégiant les unités de compte. Il appartient toutefois au conseiller de définir le profil de chaque investisseur, de prendre en compte son horizon d’investissement, et de décider en fonction de ces paramètres, d’ouvrir ou non le contrat aux unités de compte.
L’important, chez Natixis Life, est d’être en mesure de proposer un large choix d’investissement et une importante gamme d’unités de compte, présente majoritairement dans la composition de nos contrats. Ceci est possible car notre offre est sous un régime de droit luxembourgeois, qui permet de proposer aussi bien un fonds en euros, que des fonds diversifiés et surtout des fonds internes collectifs ou dédiés. Ces derniers sont gérés par Vega IM le gestionnaire financier des Caisses d’Epargne qui offre un service haut de gamme de gestion sous mandat aux clients.
Les fonds internes luxembourgeois sont accessibles pour les investisseurs français et constituent une particularité -ou complémentarité- au regard du droit français de l’assurance vie. Ils présentent le double avantage pour les investisseurs de disposer d’un très large panel de supports d’investissement (opcvm, immobilier, actions, …) et de permettre au gérant d’agir en direct sur les marchés conformément au profil choisi par le client. Cet avantage pour le gérant lui confère une très grande réactivité au regard de la volatilité des marchés.
En conclusion, Natixis Life, permet à nos clients un large choix d’investissement, une gestion financière adaptée aux profils des souscripteurs et une réactivité accrue de VEGA IM grâce à la spécificité des fonds internes.